Crispé, Christo POPOV (n°8) commet dès l’entame de match des erreurs évitables, entre des volants trop longs ou dans le filet. Son adversaire, Anders ANTONSEN, n°3 mondial et tête de série n°2, n’a presque pas à forcer son talent pour rapidement prendre le large. Le score passe alors de 4/3 à 14/4, un écart rédhibitoire à ce niveau. Dans un set à sens unique, malgré quelques séquences intéressantes de Christo, le Danois met un pied sur la plus haute marche du podium, 21/12, en 19 petites minutes de jeu.
Une première finale en Super 750 qui en appelle d'autres
Les longs échanges se faisant rares jusqu'à présent, c'est à partir du deuxième set qu'ils vont cependant voir le jour. Après avoir pris les commandes de la partie pour la toute première fois (5/4), c'est au bout d'un immense rallye de 69 échanges, le plus long du match, qu'il fait mettre à ANTONSEN un premier genou à terre (9/8). Intelligent, le natif d'Aarhus laisse passer l'orage. Avec un peu de réussite sur une bande, Anders ANTONSEN reprend les devants en créant un petit écart (13/10). Mais ne comptez pas sur le Fosséen pour lâcher l'affaire de sitôt. S'il refait son retard à 16 partout sur un smash qui fait lever la foule, la bascule n'a malheureusement pas lieu. ANTONSEN va montrer que c'est bien lui le patron du jour.
Plus régulier, plus constant, il reprend alors l'ascendant (19/16). Dans une fin de match haletante (20/19), le cadet des frères POPOV envoie un dernier volant dans le filet au terme d'une belle bataille de 54 minutes. Le Français s'incline 12/21 19/21.
“On a vécu une aventure avec le public tout au long de la semaine”
Christo, qui aura marché sur l’eau durant quatre jours dont une fantastique demi-finale contre le Thaïlandais Kunlavut VITIDSARN (21/11 22/20), aura certainement manqué d'un peu d’expérience. À 23 ans, il disputait la première finale de sa carrière dans un tournoi de catégorie Super 750. Une finale qui en appelle d’autres. « J’étais super motivé pour aller chercher ce titre. C’était une première finale pour moi dans un grand tournoi au-dessus de Super 300. Surtout en France. Franchement j’aurais vraiment voulu monter sur la première marche, mais je pense que c’est partie remise et il y a d’autres occasions d’aller chercher un titre en France. En tout cas ça me tient à cœur ! Mais ça reste ma première grande finale, et puis ça confirme aussi un peu ma forme de cette fin de saison. »
En effet, le Fosséen a connu une magnifique ascension depuis mars passant de la 31e à la 8e place mondiale, et ayant atteint sept fois le dernier carré dans les compétitions majeures sur cette saison. Avant de quitter Rennes, il a tenu à remercier le public pour son incroyable soutien. « Il m’a apporté énormément et de deux façons différentes. Je pense que les premiers tours, jusqu’en demi-finale, quand je mène, ça m’aide à rester vraiment dans mon match et à imposer mon rythme. Et aujourd’hui, où je suis mené, ça m’aide à revenir, notamment au 2e set où les rallyes étaient très physiques. On a vécu une aventure ensemble tout au long de la semaine, c’était super ! »
Le Fosséen avait l’occasion de devenir le deuxième tricolore à triompher dans l’un des plus prestigieux tournois du circuit BWF, dans une Glaz Arena acquise à sa cause. Il aurait pu rejoindre Alex LANIER, seul Français vainqueur d’un Super 750. Après cette semaine folle, le Tricolore prend la direction du Hylo Open, pour tenter une nouvelle fois d’accéder à la plus haute marche du podium.